Une brève histoire de la Terre, du CO2 et du climat

Notre Terre, une planète habitable entre des planètes mortes. Sa position, plus éloignée du Soleil que sa jumelle Vénus, lui évite l’enfer d’une température moyenne au sol de 460°C, de quoi faire fondre le plomb! Sa grande taille lui confère, à la différence de Mars, une gravité suffisante pour retenir ses éléments gazeux dans une atmosphère épaisse et protectrice. La photosynthèse en profite et s’y est invitée il y a plus de 3 milliards d’années. Des micro-organismes captent la surabondance de CO2, absorbent l’énergie solaire, en retirent du glucose pour vivre et rejettent l’oxygène restant. Notre atmosphère s’est enrichie progressivement en oxygène pour permettre, il y a 500 millions d’années, au bal de la vie macroscopique de commencer.

L’histoire de la vie sur terre et de son évolution est une histoire de lenteur, faite de variations longues dans la course de notre planète autour du soleil, d’équilibres géochimiques et tectoniques subtils, qui ensemble dessinent le climat ou autrement dit, les conditions d’habitabilité de la Terre.

Mais nous avons oublié la lenteur des cycles naturels. Dans notre goinfrerie consumériste, nous brûlons sans relâche le carbone fossile, puits d’énergie solaire de millions d’années, à plus de 1’300 tonnes par secondes!

© Image: Mahé Vouillamoz

Les propriétés de « gaz à effet de serre » du CO2 sont bien connues. Ce gaz n’est pas complètement transparent au rayonnement terrestre. Il retient ainsi prisonnière une partie de l’énergie thermique émise par la Terre. Sans gaz à effet de serre, la température moyenne sur terre serait de -18°C ; mais en augmentant les quantités présentes dans l’atmosphère, la température grimpe. Le déséquilibre entre l’énergie reçue du Soleil et celle renvoyée dans l’espace par la Terre est estimé à 0.9 W/m2. En d’autres termes, notre atmosphère piège chaque jour une quantité d’énergie comparable à l’explosion de 470’000 bombes de Nagasaki.

Or, au-delà de 2°C de réchauffement moyen, c’est la grande inconnue. Pensez à votre température corporelle : 36.5°C, tout va bien, 38.5°C, c’est autre chose. La sixième extinction du vivant en cours est là pour nous le rappeler.

«On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré.» (Albert Einstein). La pensée écologique a besoin de citoyen·ne·s lucides et solidaires pour permettre le changement radical et profond de nos sociétés. Le climat et la planète n’ont pas à être sauvés, ils continueront leur ronde autour du Soleil, avec ou sans nous!

Naomi Vouillamoz

Paru dans Le petit courrier vert, n° 2, 06/2021.

Le journal des Vert.e.s Bienne – Die Zeitschrift der Grünen Biel

They inspire us

"Perfection of means and confusion of goals seem - in my opinion - to characterize our age."

Albert Einstein

"Un chiasme curieux caractérise notre société libérale et technologique: d'un côté nous transformons radicalement la nature quand de l'autre nous proclamons l'impossibilité de modifier la société."

Jean-Baptiste Fressoz

L'apocalypse joyeuse (2012)

"Der Fortschritt und die Katastrophe sind Vorder- und Rückseite ein und derselben Medaille."

Hannah Arendt

"Those who, while they disapprove of the character and measures of a government, yield to it their allegiance and support, are undoubtedly its most conscientious supporters, and so frequently the most serious obstacles to reform"

Henry David Thoreau

On the Duty of Civil Disobedience (1849)

"C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas."

Victor Hugo

"Warum ist eine Zivilisation, die sich weltweit als Trägerin von Vernunft und Fortschritt inszeniert, unfähig, einen offensichtlichselbstmörderischen Pfad zu verlassen und die Richtung zu ändern?"

Fabian Scheidler

Das Ende der Megamaschine (2015)